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Absentéisme au travail : causes, conséquences et solutions

3 min de lecture

Depuis la crise sanitaire du Covid-19, l’absentéisme au travail touche les entreprises de plus en plus massivement. Sans une stratégie pour contrôler et réduire ces absences, votre entreprise risque de subir des conséquences négatives sur sa productivité et les relations internes. Comment lutter contre l’absentéisme au travail ? On vous explique.

Qu’est-ce que l’absentéisme au travail ?

Selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT), l’absentéisme désigne une absence qui aurait pu être évitée

De fait, certains motifs d’absence doivent être exclus du calcul du taux d’absentéisme. C’est le cas des absences pour : 

  • maladie, professionnelle ou non ;
  • accident du travail ;
  • accident de trajet.

Concrètement, un salarié qui ne se présente pas au travail sans justifier son absence est comptabilisé comme absentéiste, à l’inverse d’un collaborateur qui dispose d’un arrêt de travail.  

Quels sont les différents types d’absentéisme en entreprise ?

En entreprise, l’absentéisme ne se limite pas aux seuls arrêts maladie. Il se décline en plusieurs formes qui affectent le fonctionnement quotidien des équipes : 

  • les retards fréquents, lorsque des collaborateurs arrivent systématiquement en décalage avec les horaires prévus, perturbant le déroulement des tâches collectives ;
  • les départs anticipés se produisent lorsqu’un collaborateur quitte son poste de travail avant l’heure prévue. Bien que justifiés ponctuellement, ils deviennent problématiques s’ils se répètent et désorganisent la planification ;
  • les absences non prévues, c’est-à-dire les journées où un travailleur ne se présente pas sans aucune information préalable, créent une incertitude permanente et obligent les managers à improviser des solutions de remplacement ; 
  • l’absentéisme pour cause de maladie se distingue en deux catégories : les arrêts courts (moins d’une semaine), souvent le signe de troubles liés au stress ou à la fatigue, et les arrêts longs (plusieurs semaines voire mois), généralement liés à des pathologies plus lourdes ou à des risques psychosociaux mal gérés.

Les absences pour cause de maladie se décomposent en quatre catégories complémentaires :

  • absentéisme blanc désigne un salarié malade restant à domicile sous prescription médicale ; 
  • absentéisme noir correspond à l’absence non justifiée par un certificat ; 
  • absentéisme gris représente la majeure partie des cas : le collaborateur souffre d’un mal-être réel, mais l’incapacité totale n’est pas clairement établie, souvent liée à des tensions personnelles ou professionnelles ;
  • absentéisme rose se traduit par la présence au bureau d’un employé malade, dont l’état l’empêche pourtant d’accomplir pleinement ses missions.

Comprendre ces différents aspects permet aux responsables des ressources humaines de mieux adapter leurs actions : suivi des horaires, entretiens de situation et accompagnement personnalisé deviennent autant de leviers pour limiter chaque forme d’absentéisme.

Les causes de l’absentéisme au travail

De multiples facteurs peuvent influer sur l’absentéisme au travail. En effet, un salarié peut s’absenter pour des raisons individuelles, extérieures à l’entreprise, telles que : 

  • des problèmes de santé mentale ou physique ; 
  • des obligations ou des urgences familiales ; 
  • des absences de confort.

Cependant, certains motifs professionnels peuvent expliquer l’absentéisme, comme : 

  • une mauvaise répartition de la charge de travail (surcharge ou sous-charge) ;
  • une ambiance de travail et une QVT dégradées ;
  • les tensions entre collègues ou le harcèlement moral ;
  • l’incertitude liée à l’avenir de l’entreprise ; 
  • les maladies professionnelles comme les TMS (troubles musculo-squelettiques)
  • un manque de reconnaissance de l’employeur ;
  • l’absence de perspective d’évolution ;
  • un management inadapté.

En général, l’absentéisme trahit un désengagement des salariés et une perte de motivation au travail. Pour estimer les causes directes de l’absentéisme dans votre entreprise, interrogez vos salariés sur leur satisfaction au travail. Identifier les causes de l’absentéisme dans votre entreprise permet de l’endiguer, et ainsi éviter ses conséquences négatives

Les conséquences de l’absentéisme au travail

L’absentéisme peut avoir des conséquences néfastes dans le milieu professionnel. Pour vos équipes, l’absence de salariés augmente la charge de travail des présents et peut créer des dysfonctionnements ou une baisse de performance en l’absence de certains postes stratégiques.

De plus, un fort taux d’absentéisme risque de mener au désengagement de vos salariés et à la dégradation de l’ambiance interne. Vous risquez alors une diminution de la motivation générale, et, à terme, que des collaborateurs quittent l’entreprise.

Pour les employeurs, l’absentéisme représente une perte de productivité, et des coûts supplémentaires liés aux retards de production et à la gestion de ces absences

Le suivi et l’étude de l’absentéisme peuvent s’inscrire dans une démarche QVT globale, visant à prévenir les risques psychosociaux et à améliorer les conditions de travail des salariés, dans l’idée de créer un environnement de travail motivant et sain.

Bon à savoir : l’émergence du télétravail a créé de nouveaux défis. Un isolement mal géré peut conduire à un désengagement progressif, quand l’absence de frontières claires entre vie privée et vie professionnelle devient source d’épuisement.

Les statistiques de l’absentéisme au travail

Selon l’IFOP, le taux moyen d’absentéisme en France s’élevait à 5,64 % en 2022. Le taux d’absentéisme dans l’entreprise constitue un indicateur RH important. Si vous ne le suivez pas déjà, nous vous conseillons vivement de mesurer le taux d’absentéisme de votre entreprise. En effet, cela vous permet de :

  • chiffrer l’évolution de l’absentéisme dans votre société ;
  • identifier les secteurs ou services où l’absentéisme est plus fort ou plus faible ;
  • comparer vos données avec celles d’autres structures. 

Le suivi du taux d’absentéisme peut également vous aider à en identifier les causes. 

Bon à savoir : une étude de l’Institut Sapiens a établi en 2018 le coût moyen annuel de l’absentéisme au travail en France à 108 milliards d’euros, soit 4,7 % du PIB. 

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Comment mesurer l’absentéisme au travail ?

Mesurer l’absentéisme au travail et son coût est la première étape à suivre pour le réduire. 

Comment calculer le taux d’absentéisme dans votre entreprise ? 

Pour estimer le taux d’absentéisme, vous devez rigoureusement suivre le nombre de jours d’absence de vos salariés. Voici la formule pour calculer le taux d’absentéisme dans votre entreprise : 

Taux d’absentéisme = (Nombre de jours calendaires d’absence/nombre de jours calendaires du contrat) x 100.

Prenons l’exemple d’une entreprise de 10 salariés qui doivent tous travailler 220 jours par an. Si l’entreprise cumule 30 jours d’absence sur l’année, le calcul se pose comme suit : 

Taux d’absentéisme = (30/[10 x 220]) x 100 = 1,36 %.

Bon à savoir : d’autres formules permettent d’obtenir le taux d’absentéisme selon vos besoins. Par exemple, vous pouvez le calculer sur une courte période en prenant pour variable le nombre d’heures d’absence plutôt que de jours. 

Calculer le coût de l’absentéisme au travail

Estimer combien coûte l’absentéisme à votre entreprise s’avère compliqué, voire impossible. En effet, les répercussions d’une absence peuvent être imperceptibles de prime abord, et s’avérer déterminantes plus tard. Par exemple, une absence peut amener un collaborateur à assumer une charge de travail trop importante et, à terme, provoquer son burn-out. 

Cependant, vous pouvez estimer le coût de l’absentéisme au travail à partir du coût de remplacement d’un salarié absent. Prenez en compte le coût de recrutement, de formation et d’intégration. De même, suivez : 

  • le coût de gestion de l’absence ;
  • le coût d’interruption de l’activité en cas de non-remplacement d’un collaborateur absent ; 
  • le coût de réorganisation lié à la réattribution de tâches.

Enfin, certains coûts imputables à l’absentéisme restent difficilement quantifiables. C’est le cas pour le coût lié à la détérioration du climat interne. Pour autant, ceux-ci peuvent impacter négativement et durablement votre entreprise. 

Lutter contre l’absentéisme en entreprise : quelles solutions ? 

Votre entreprise connait un taux d’absentéisme en hausse ? Pas de panique ! Voici nos stratégies pour prévenir et réduire l’absentéisme

Prévenir l’absentéisme au travail 

Lutter contre l’absentéisme au travail ne passe pas seulement par la sanction. En effet, vous pouvez mettre en place différentes mesures afin de prévenir l’absentéisme tout en développant un environnement de travail engageant pour vos salariés.  

Permettez à vos employés d’exprimer régulièrement leurs attentes envers leur lieu de travail. En effet, l’absentéisme peut provenir d’une insatisfaction d’un collaborateur envers son travail, son équipe ou l’entreprise. 

Menez régulièrement des enquêtes pour évaluer la satisfaction des salariés quant à leurs conditions de travail, leur rémunération, l’ambiance de travail, etc. 

De plus, demandez à vos équipes encadrantes (managers, etc.) d’organiser régulièrement des réunions afin que chacun puisse s’exprimer sur les projets en cours ou les évolutions de l’entreprise. Formez vos encadrants à accueillir la parole des salariés quant à leurs mécontentements, afin de créer un climat d’échanges libre et respectueux. 

Enfin, utilisez les retours de vos collaborateurs et de vos managers pour améliorer la qualité de vie et le bien-être au travail, renforcer l’engagement, la cohésion d’équipe et le sentiment d’appartenance des collaborateurs à l’entreprise. 

Permettre plus de flexibilité aux salariés 

Le manque de flexibilité constitue un facteur important dans le mal-être au travail et l’absentéisme

Accorder à vos salariés plus de télétravail ou des congés supplémentaires permet de réduire significativement l’absentéisme au travail. 

Attention cependant ! Trop de télétravail peut nuire à l’engagement de vos salariés. Renseignez-vous sur la motivation en télétravail pour les équipes. 

La mise en place d’avantages sociaux en PME a le pouvoir de faire des merveilles en matière d’engagement professionnel et d’incitation. Mettre en place une prime d’assiduité s’avère très efficace pour endiguer l’absentéisme au travail. Le principe est simple : versez une prime supplémentaire aux salariés qui n’ont eu aucune absence injustifiée. Votre taux d’absentéisme devrait alors chuter ! 

Créer une politique de gestion des absences

Lutter contre l’absentéisme au travail passe également par son contrôle et son évaluation. 

Différencier les absences justifiées et injustifiées 

Certaines définitions de l’absentéisme incluent les absences pour maladies, justifiées par un certificat médical. Si suivre les taux d’absences liées à des maladies ou des accidents s’avère crucial pour une entreprise, nous vous conseillons tout de même de scinder votre suivi entre absences justifiées et injustifiées. En effet, elles ne relèvent pas mécaniquement des mêmes dynamiques et offrent un éclairage différent sur les conditions de travail de vos salariés. 

La contre-visite médicale 

Vous soupçonnez qu’un collaborateur feint une maladie pour échapper au travail ? Vous pouvez engager un expert pour mener une contre-visite médicale. L’objectif est d’identifier les abus d’arrêt de travail. 

Attention cependant ! Les entreprises qui effectuent ces contre-visites médicales sont privées, et certains experts peuvent manquer de clairvoyance quant à la situation médicale réelle des personnes qu’elles contrôlent. 

De plus, les contrôles d’arrêt de travail peuvent amener un climat de suspicion entre les collaborateurs, et détériorer le lien de confiance entre les salariés et l’employeur. Et cela risque de dégrader le climat social

Sanctionner l’absentéisme au travail 

En parallèle de la prévention et de la gestion de l’absentéisme, vous pouvez instaurer un système de sanctions pour les absences injustifiées. Voici ce que permet la loi en matière de sanction de l’absentéisme au travail.  

Créer un système de rappels à l’ordre  

Pour lutter contre l’absentéisme, sanctionnez-le de manière progressive. En effet, un salarié peut se trouver un jour absent pour des raisons indépendantes de sa volonté. En revanche, la régularité des absences doit mener à des sanctions disciplinaires, sans quoi ces pratiques peuvent se répandre. 

Selon les accords collectifs dont dépend votre entreprise, vous pouvez sanctionner les absentéistes par des avertissements, des blâmes ou des rappels à l’ordre. En général, des avertissements répétés peuvent mener au licenciement du salarié. Tout dépend de votre règlement intérieur en matière de sanctions !

Pouvez-vous licencier un salarié pour absentéisme au travail ?

Oui, vous pouvez licencier un employé pour absence injustifiée. Cependant, tout dépend de votre politique en matière de sanction. 

En effet, une idée reçue prétend qu’il faut 3 avertissements pour un même motif avant d’être licencié. Pourtant, cela est faux ! En effet, l’employeur peut licencier un salarié dès la première faute professionnelle, selon sa gravité. Consultez le règlement intérieur de votre entreprise en matière d’échelles des sanctions pour en savoir plus.

Les points à retenir sur l'absentéisme au travail
  • l’absentéisme au travail désigne une absence d’un salarié qui aurait pu être évitée (hors maladie ou accident) ; 
  • on distingue plusieurs formes d’absentéisme : retards fréquents, départs anticipés, absences non prévues et arrêts maladie (courts ou longs) ;
  • les absences pour maladie se répartissent en quatre catégories : blanc (arrêt prescrit), noir (absence sans certificat), gris (mal-être flou) et rose (présence malgré la maladie) ;
  • suivre l’absentéisme dans votre entreprise permet d’en mesurer l’ampleur, l’évolution et d’en déterminer les causes ;
  • les causes de l’absentéisme peuvent être individuelles ou collectives : liées aux conditions de travail, de revenu, à l’ambiance interne, etc. ;
  • l’absentéisme au travail impacte négativement une entreprise : baisse de productivité, retards, coûts de remplacement, etc. ; 
  • la formule pour mesurer le taux d’absentéisme au travail est : (Nombre de jours calendaires d’absence/nombre de jours calendaires du contrat) x 100 ;
  • pour lutter efficacement contre l’absentéisme, créez des espaces d’expression pour les salariés, permettez plus de flexibilité et récompensez l’assiduité par une prime ; 
  • créez une politique stricte de gestion des absences et un système de sanction face aux absentéistes récidivistes.